Armel Huet
Professeur émérite de sociologie, Université Rennes 2. Fondateur et directeur du LARES (Laboratoire de Recherche en Sciences Humaines et Sociales) et du LAS (Laboratoire d’Anthropologie et de Sociologie), deux laboratoires aujourd’hui disparus.
Jean Gagnepain et les sociologues rennais : une aventure inachevée
Résumé / Abstract
Le texte témoigne de l’histoire des liens que Jean Gagnepain a entretenu avec les sociologues de l’Université Rennes 2 et la façon par conséquent dont la sociologie rennaise a été influencée par la théorie de la médiation, et inversement.
Mots-clés
Jean Gagnepain | sociologie | théorie de la médiation |
Les liens entre Jean Gagnepain et les sociologues rennais dans les trois dernières décennies du siècle dernier sont mal connus, peu perçus, au point qu’ils sont aujourd’hui oubliés et effacés de la « sphère de la médiation ». On peut donc dire que, sauf exception, les sociologues en tant que tels ne tiennent pas publiquement grande place, s’ils tiennent encore une place dans l’histoire et la contribution scientifique à la théorie de la médiation (TDM), et dans ce qui se fait désormais autour d’elle.
Pourtant ces liens ont été importants notamment dans les années 1980-1990 et jusqu’au milieu des années 2000. Et il serait vain de tenter d’en faire le tour en 20 minutes. Aussi nous aurons l’occasion d’organiser une journée, peut-être plus, pour faire le point sur cette relation entre Jean Gagnepain et les sociologues rennais. Donc je ne ferai ici qu’une introduction à un séminaire prochain, spécifiquement consacré à Jean Gagnepain et les sociologues rennais, en me bornant à rappeler succinctement les liens marquants.
Je vous préviens que mon propos est très sélectif et très lié à ce dont je me souviens le mieux. Je m’excuse d’avance auprès de tous ceux et celles dont je ne vais pas parler et qui pourtant ont tenu un rôle méritant dans cette aventure des sociologues avec Jean Gagnepain.
Dans ce propos, je n’aborderai pas les réflexions et travaux théoriques effectués dans le cadre du LARES pendant plus de trente ans. Je me limiterai à relater ce qui me parait témoigner de l’histoire des relations entre Jean Gagnepain et les sociologues rennais, principalement regroupés au LARES et à l’IRTS (Institut du Travail Social de Rennes).
Les liens entre Jean Gagnepain et les sociologues rennais se sont beaucoup fondés sur la base de relations personnelles, de solidarités universitaires et d’aspirations intellectuelles du côté des sociologues.
1. Les liens personnels
Pour ma part, c’est par mon épouse que j’ai établi des relations avec Jean Gagnepain. Elle avait été son élève en mai 68, et il rappelait avec un malin plaisir qu’elle avait participé à le chasser de son amphithéâtre au cours de l’occupation de l’Université. Le conflit crée des liens. Dans les années 1970, Jean Gagnepain est venu assez souvent avec sa femme Jeannette dîner à la maison mais on ne parlait pas théorie de la médiation. Un jour je lui fis remarquer que je n’assistais pas à ses cours et séminaires. Vous devinez sa réponse dans son style : « mais ne perdez pas votre temps, Armel ».
Nos liens se sont resserrés lorsque j’ai candidaté sur un poste à Rennes 2. Je peux dire que c’est grâce à lui, avec l’appui d’Alain Even, directeur du département d’Administration Économique et Sociale (AES) et de deux Professeurs d’histoire, Michel Denis et François Lebrun, que j’ai obtenu mon poste à l’université. Sans Jean Gagnepain et ses collègues, qui me firent élire par le Conseil d’Administration malgré l’opposition farouche du rofesseur de sociologie de l’époque, je ne serais sans doute jamais rentré à l’université. Indésirable dans le département de sociologie ? je fus accueilli dans le département d’AES. Je n’intégrai le département de sociologie que dans les années 1980, lorsque Pierre Simon arriva comme Professeur.
Pardonnez-moi de citer ces évènements personnels, mais ils expliquent beaucoup pourquoi par la suite j’ai été conduit à tenir un rôle central dans les relations entre Jean Gagnepain et les sociologues rennais, notamment les sociologues regroupés au sein du LARES. C’est en effet au cours de cette période d’exil en AES que nous avons été conduits à bâtir ce laboratoire et sur un modèle associatif particulier, marqué par son autonomie institutionnelle (sur une sorte de modèle de Rennes 3 que revendiquait Jean Gagnepain) et fondant son activité sociologique sur le lien entre la théorie et la pratique, bâtissant sa construction scientifique sur le travail expérimental de terrain, et réalisant ainsi son utilité sociale ce qu’appréciait Jean Gagnepain.
Les liens intellectuels, scientifiques, entre Jean Gagnepain et les sociologues rennais, qui ont beaucoup tardé, se sont structurés à l’intérieur et à l’extérieur de l’université autour de deux foyers, le LARES et l’École des Éducateurs Spécialisés.
C’est à l’École d’Architecture que les premiers liens entre Jean Gagnepain et les sociologues se sont tissés notamment par l’activité et le rôle important de Pierre Juban. Il faut le rappeler et le souligner, car ce rôle est oublié aujourd’hui alors qu’il a été au cœur de la fondation du cercle intellectuel autour de Jean Gagnepain et dans la création du Laboratoire Interdisciplinaire de Recherches sur le Langage (LIRL). Je laisserai le soin à Pierre de relater cette période fondatrice et son propre rôle.
Après cette période initiale, pour rendre compte des relations entre les sociologues rennais, Jean Gagnepain et la TDM, il faut en rappeler les productions, les activités principales.
2. Les productions académiques
C’est au cours des années 1970 et surtout 1980 que les relations intellectuelles à caractère médiationniste commencent à se consolider, notamment par les deux thèses d’État, d’André Sauvage : L’habitant raisonnable, élaboration cultuelle de l’espace urbain, et de moi-même : La raison urbaine. Communauté et Socialité, soutenues en 1988.
Quand j’ai entrepris ma thèse sur les relations sociales urbaines, j’ai éprouvé très rapidement le manque d’inspiration théorique. Je me suis intéressé alors à la théorie de la médiation. Je me suis mis à fréquenter les séminaires. Mais surtout, au cours de mes travaux, j’ai interrogé pendant des heures notamment au téléphone Pierre Juban sur tel concept, sur les plans, telle approche de la TDM. Je peux dire que Pierre a joué un rôle déterminant dans mon intérêt pour ce modèle. J’estime pour ma part lui devoir beaucoup.
Au cours de ma thèse, j’eus la chance d’avoir de nombreux échanges avec Jean Gagnepain à qui je remettais mes manuscrits. Je me souviens d’une séance à Matécoulon [1], où après un déjeuner copieux et bien arrosé, il m’emmena dans le bureau de sa tour. Un évènement qui m’a marqué. En effet, il ne me fit aucun commentaire sur les passages où je reprenais convenablement le point de vue médiationniste. Cela ne semblait pas trop l’intéresser. Ce qui l’intéressait dans ma thèse c’était mes analyses différentes et même mes désaccords qui réinterrogeraient sa théorie. Je fus assailli de questions du genre « mais pourquoi vous dites cela Armel ». Je me rappelle notamment lui avoir dit mon désaccord sur l’exclusivité qu’il accordait aux troubles mentaux observables en hôpital psychiatrique comme situations expérimentales. Je lui soutenais pour ma part que dans notre métier de sociologue, nous avions nous aussi nos situations paradoxales, expérimentales, si nous parvenions à les construire comme telles. Il était d’accord, mais il me dit : « c’est à vous de le montrer, Armel ». Nous en avons parlé beaucoup par la suite. Nos échanges étaient toujours très libres.
Les deux thèses, de moi-même et d’André Sauvage, sont le point de départ de toute une série de travaux universitaires qui vont s’effectuer au LARES et qui sont inspirés par la théorie de la médiation.
Je citerai les principales thèses faites sous ma direction :
* de Jean-François Garnier sur La crise d’identité chez les assistantes de service social, 1997.
* Jean-Michel Le Bot : Du développement durable au bien public : responsabilité et légitimité en question. À partir des cas de la Bretagne et de la Russie ; thèse codirigée avec Jacques Laisis, 1999.
* de Nathalie Réto : Les agents de proximité HLM : enjeux sociaux et institutionnels de la construction d’une profession, 2000.
* de Laurence Tondeur : L’accès aux droits sociaux dans les situations d’accueil : la mise en jeu de la personne : l’exemple d’une Caisse d’allocations familiales, 2000.
* de Sophie Le Coq : Les raisons d’artistes. Essai anthropologique sur la singularité artistique, 2000.
* de Gregory Malecki : L’émergence à la personne comme condition du processus d’appropriation de l’espace. Un point de vue expérimental, 2002.
* de Christophe Moreau : La jeunesse à travers ses raves parties, l’émergence à la personne et sa régulation par le monde adulte : le cas des fêtes techno, 2002.
* d’Anne Derrien : Les modes d’intervention de la mobilité dans la production d’un modèle urbain : rôle et place de la controverse autour du métro rennais, 2004.
* de Chenyan Zhuang, collègue chinoise : L’action de la personne et la dynamique de la société : à travers le cas des écoles d’enfants migrants à Beijing, 2011.
Pour ne citer que les principales et aux jurys desquelles participèrent Jean Gagnepain et d’autres membres du LIRL, tels que Jacques Laisis, Jean-Claude Quentel…
Il faut ajouter les deux thèses dirigées par André Sauvage :
* La transformation urbaine à l’épreuve des habitants : de la production de la ville à l’émergence de la cité, par Agnès Boiste-Lemoine en 1999.
* L’évaluation de l’action de l’administration entre gestion et démocratie, par Jean-Pierre Mercier, 1999.
Et d’autres travaux qu’il a dirigés.
Et les thèses dirigées par Jean-Yves Dartiguenave :
* De Pierre Le Louarec : L’instrumentalisation des politiques sociales, un obstacle à la collaboration professionnelle : l’exemple des techniciens-conseils et des travailleurs sociaux dans les C.A.F. ;
* De Chafil Bila : Jeunes de quartiers populaires et politiques de jeunesse : adhésion et résistance des jeunes ;
* De Christophe Pecqueur : Émerger à l’altérité : vers une approche anthropologique de la condition juvénile : l’exemple des pratiques festives et des usages de substances psychoactives.
Je n’oublie pas l’Habilitation à Diriger des Recherches de Jean-Yves Dartiguenave en codirection avec Daniel Filâtre de l’Université Toulouse le Mirail.
Il faut ajouter encore à ces thèses de nombreux mémoires inspirés de la TDM : de DEA puis de master, des mémoires de licence, des mémoires de l’École des Éducateurs Spécialisés ou d’autres établissements comme l’École d’Architecture, les Écoles Militaires de Coëtquidan et à l’étranger (Palestine, Sénégal, Chine).
3. La pénétration de la médiation dans les activités des sociologues rennais va essentiellement se faire au LARES et à l’IRTS
En 40 ans, nous avons effectué au LARES entre 400 et 500 contrats de recherche en relation avec une variété d’acteurs institutionnels et privés, de l’échelle locale à l’échelle internationale. Les travaux n’ont pas été tous réalisés à la lumière de la théorie de la médiation, mais beaucoup ont été inspirés par l’esprit médiationniste actif au LARES et la vie intellectuelle qui y régnait, et qu’entretenaient particulièrement les séminaires hebdomadaires du lundi et l’École de Formation Doctorale et Professionnelle que nous avions créée. Je peux vous dire que j’ai toujours veillé à respecter les choix, les évolutions intellectuelles des collègues et des étudiants, craignant que le monopole d’une théorie fabrique des croyants et non de bons sociologues soucieux d’exigence scientifique dans le plus grand esprit d’ouverture.
Les séminaires du lundi portaient sur des questions fondamentales, méthodologiques, épistémologiques, opérationnelles, posées à notre discipline, mais aussi sur des questions posées par la théorie de la médiation, comme la série de séminaires de 1989 sur « Les sociologues à l’épreuve de la théorie de la médiation » et sur différents thèmes : la norme, le don, la dette, la réciprocité, la personne, etc.
Ces séminaires ont réuni pendant ces années quelques centaines d’étudiants en thèse, en master et même en licence 2 ainsi que des personnes extérieures.
À de nombreux séminaires, nous avons invité des intervenants extérieurs et très souvent Jean Gagnepain et des collègues du LIRL : Hubert Guyard, Jacques Laisis et Jean-Claude Quentel. Des collègues du LARES se souviennent sans doute des séminaires de Jacques Laisis sur le singulier et l’universel, de Jean-Claude Quentel sur les troubles, et de plusieurs séminaires d’Hubert Guyard.
Mais nous ne sommes pas bornés en effet au milieu universitaire. Une série de travaux scientifiques et de séminaires importants se sont réalisés dans le cadre de l’Institut des Carrières Sociales, grâce au rôle inlassable de Jean-François Garnier, y organisant de nombreux séminaires, des conférences, des cours. Jean Gagnepain a été invité à l’IRTS de même que des collègues du LIRL. Jean-François était aussi membre du LARES, où il a tenu un rôle scientifique remarquable et déterminant. Chacun se souvient qu’il était particulièrement attaché à interroger et à faire évoluer le plan III (le plan sociologique). Je peux témoigner que Jean Gagnepain appréciait beaucoup Jean-François Garnier. Il se sont souvent rencontrés.
L’activité de Jean-François a été telle que nous voulions réunir le département de sociologie et l’IRTS dans un même projet de formation des travailleurs sociaux, projet où la théorie de la médiation prenait une belle place. Nous avions bien élaboré le projet. Nous étions prêts à le mettre en œuvre. Mais nous avions sous-estimé la bureaucratie universitaire et surtout nos propres collègues du département faisant tout pour faire échouer ce projet.
4. La formation
4.1 L’École de Formation doctorale et professionnelle
Elle a été une expérience très importante, ignorée de l’université, même combattue, et aujourd’hui complètement oubliée. Elle a pourtant formé quelques universitaires mais aussi des étudiants qui aujourd’hui exercent dans le monde des institutions et du privé.
Cette formation, sur quatre ans, était construite sur les quatre plans de la TDM :
1. Le premier plan. Formation à la connaissance scientifique ;
2. Le deuxième plan. Formation d’ingénieurs - techniciens de la sociologie ;
3. Le troisième plan comme formation de la personne à la compétence et à la déontologie du métier ;
4. Le quatrième plan, la formation éthique.
Toute cette activité montre combien nous voulions au LARES exercer notre métier scientifique en relation avec les acteurs de la société. Nous tenions à ce que notre discipline puisse apporter une contribution à la société, et en même temps bénéficier de ses expériences et de ses interrogations.
4.2 L’enseignement à l’université
J’avais créé dans le département de sociologie un cours sur la théorie de la personne, cours qui a hérissé le poils des collègues, au point qu’ils se sont attachés à le supprimer. Ce qui a manifesté clairement l’attitude fondamentale de la majorité des sociologues du département allant de l’indifférence, de l’ignorance à la haine de la théorie de la médiation et de ses porteurs. Comme a déclaré un jour un collègue : « je hais Gagnepain et la théorie de la médiation », alors qu’il ne les connaissait pas du tout.
5. Les publications
Elles sont trop nombreuses, sûrement plus d’une centaine, pour que j’en parle ici. Mais il est facile de les trouver.
Voilà quelques rappels qui montrent que pendant ces années 1980, 1990, et le début des années 2000 nous avons connu au LARES de belles années de vie scientifique, éclairées de plus en plus, de près ou de loin, au fil des années par la théorie de la médiation.
6. Le LARES a tenu un rôle important dans la structuration institutionnelle de la TDM et son rayonnement local, national et international
1. Le LAS, réunissant le LIRL et le LARES et les autres laboratoires de sociologie, a été créé à l’initiative du LARES. C’est une création dont je m’honore, car je peux dire que sans le LAS, le repaire des médiationistes dans l’UER du Langage était supprimé. Jean Gagnepain m’avait beaucoup soutenu dans ce projet.
2. Nous nous sommes efforcés également d’élargir le milieu médiationniste et de le lier davantage aux acteurs de la société.
Je citerai seulement les séminaires organisés à Monteneuf, et le rôle joué dans la création de l’association ADAM.
Il faudrait aussi citer d’autres participations, comme au comité de la revue Inflexions de l’État Major de l’Armée de Terre.
Et le rôle tenu par les uns et les autres collègues dans leurs sphères d’activités professionnelles.
3. Nous avons fait souvent intervenir Jean Gagnepain dans le cadre de nos relations et activités, comme au colloque international « La Raison Urbaine » en 1988.
7. Le rôle des sociologues rennais dans le rayonnement médiationniste
Principalement dans la communauté des sociologues comme à Paris au laboratoire IRESCO (Institut de recherche sur les sociétés contemporaines) du CNRS, et surtout à l’AISLF (Association internationale des sociologues de langue française), dans le cadre des congrès et du comité sur les métiers de sociologue dont j’étais responsable (Tours en 2004, Montréal en 2016).
Dans le cadre de coopérations :
* avec l’Académie des Sciences de Russie, et l’Université de Tver ;
* En Palestine : une demi-douzaine de missions comportant des études, des conférences, des interventions dans des colloques et la direction de deux thèses de doctorat ;
* Au Sénégal : conférences et séminaires à l’Université Cheik Anta Diop à Dakar ;
* En Tunisie : conférences sur les métiers de sociologues médiationnistes.
Et surtout en Chine :
* Séminaires de plusieurs semaines sur la théorie de la médiation à l’université Tsinghua à Pékin pour les doctorants et masters du département d’anthropologie et de sociologie.
* Publications de la thèse de doctorat de Chenyan, suivie d’articles et de conférences à travers la Chine.
* Traduction et publication de mon article sur la théorie de la médiation, et de quelques passages de ma thèse.
* Conférences dans quatre universités de Pékin, à l’Université Tongshi de Shanghai, à l’Université de Guyang dans le Guizhou.
8. Quel bilan ?
Aujourd’hui, tout cela, pour l’essentiel, est oublié, même effacé. Ce que l’on peut regretter surtout c’est que cette intense activité résultant des relations entre Jean-Gagnepain et les sociologues rennais n’a pas été transmise. Heureusement, Jean-Michel Le Bot, Jean-Yves Dartiguenave, Sophie Le Coq et peut-être quelques autres, entretiennent la flamme par leurs implications diverses, dans la revue Tétralogiques notamment.
Mais la grande histoire des sociologues rennais médiationistes et de leurs relations étroites avec Jean Gagnepain, et de leur contribution à la TDM, a disparu de l’écran médiationniste. Il faut compter sur l’important travail d’archives, notamment effectué par Pierre Juban et qui réunit autour de l’œuvre de Jean Gagnepain les travaux réalisés par tous ceux et celles qui, dans des disciplines et des métiers différents, ont contribué à la théorie de médiation, s’en sont inspiré et participé d’une manière ou d’une autre à son rayonnement.
Il y de quoi et il reste beaucoup à discuter des relations entre Jean Gagnepain et les sociologues rennais. Ce qui importerait désormais c’est de faire le point sur leur propre contribution à la théorie de la médiation. Ce sera l’objet d’une journée, organisée je l’espère avec les archéologues dont l’apport aux sciences humaines aujourd’hui est capitale.
Vous voyez, les sociologues rennais doivent beaucoup à Jean Gagnepain. Il nous a fait confiance et beaucoup soutenu. Nous ne pouvons que le remercier. Espérons qu’une autre génération de sociologues honorera notre dette envers lui.
Armel Huet« Jean Gagnepain et les sociologues rennais : une aventure inachevée », in Tétralogiques, N°30, Héritages et actualité de l’anthropologie clinique médiationniste.